Il n’y a pas d’échelle de mesure pour
la douleur sentimentale. Peut-être il y en a-t-il une pour la douleur physique
entre une petite coupure et une jambe cassée. Mais pour la douleur
sentimentale, il n’y a pas de degré inférieur ou supérieur : on souffre,
point barre. J’ai tout essayé et à un moment donné,
« il est sage de se rendre à l’évidence » une tournure légère pour
admettre que la réalité peut-être effroyablement expéditive : ce n’est pas
possible entre nous, du moins pas dans ces conditions. Nous ne nous comprenons
pas. A coup de textos, de dials nous n’avons même plus assez de mots pour
justifier nos désaccords. Alors, nous nous sommes dit au revoir. Connaissant
mon penchant pour l’auto-flagellation j’ai supprimé tous les comptes où tu
apparaissais. Cette nuit, je dormirai avec le téléphone dans une autre pièce
depuis bien longtemps. Je sais que tu ne me contacteras pas. Les hommes que
j’ai aimés ne l’ont jamais fait, c’est toujours moi qui ait eue cette faiblesse.
Cette fois, il pourrait bien en être autrement. Je ne ressens ni déception, ni
tristesse. Je pourrais ressentir un soulagement, une libération mais il n’en
est rien. Tout ce qu’il me reste, c’est un vide, un vide immense et sans doute
encore quelques interrogations ; plus sur moi que sur toi d’ailleurs, dont
la première est : pourquoi cela doit toujours se passer et se terminer
ainsi ? Je suis sorti, j’ai bu quelques verres histoire de me libérer de
cet appartement aux tomettes ultra-lustrées à force d’y faire les cent pas.
J’essaie de ne pas trop aller sur le balcon quand mon alcoolémie est borderline.
La seule chose qui me libère, c’est le sommeil qui peine parfois à venir tant
il m’arrive de ne pas dormir, trop concentré à compter les moutons. Peut-être, mes nuits me font-elles peur également car j’ai le risque de t’y croiser aussi.
Music: Archive "Again"
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